Fibromyalgie

La fibromyalgie est actuellement considérée comme l'un des principaux problèmes de santé publique de notre pays. Sa prévalence élevée, la méconnaissance de ses causes et l'absence de traitement curatif lui confèrent ce statut.

Elle se caractérise par des douleurs musculo-squelettiques chroniques et généralisées associées à des symptômes aussi divers que :

• Fatigue intense 
• Troubles du sommeil 
• Dépression, anxiété 
• Paresthésies des extrémités, gonflement des mains, raideurs articulaires ou maux de tête.

Les patients présentent fréquemment une hypersensibilité à la douleur dans plusieurs localisations du système musculo-squelettique. Sa prévalence dans la population adulte générale est estimée à 2,4 %, plus fréquente chez les femmes que chez les hommes (ratio 21:1) et culminant dans la tranche d'âge 40-49 ans.

Sa cause est inconnue. Différents mécanismes pathogéniques ont été suggérés, mais aucun n'a été prouvé : altérations de l'axe hypothalamo-hypophyso-surrénalien, dysfonctionnement du système nerveux autonome, processus auto-immun, etc.

La douleur et la fatigue sont les principaux symptômes.

La douleur apparaît à plusieurs endroits : la colonne cervicale, la région occipitale, les épaules, les hanches, les chevilles, les poignets, les mains et les pieds. Les patients décrivent la douleur comme continue, intense et insupportable, principalement le matin, s'améliorant au cours de la journée jusqu'à l'après-midi ou le soir, où elle s'aggrave à nouveau.
Les positions prolongées, la surcharge physique et les changements climatiques ou émotionnels sont des facteurs qui peuvent aggraver la douleur.
La fatigue est présente chez 70 % des patients atteints de fibromyalgie. Elle peut se manifester par un épuisement qui dure de 24 à 48 heures, ou plus fréquemment, de manière continue.

Le troisième symptôme le plus fréquent est la perturbation du sommeil, qui affecte souvent l'endormissement et le maintien du sommeil, avec des réveils fréquents et non réparateurs. Elle précède généralement la douleur.

Autres symptômes courants :

• Sensitifs : paresthésies des mains et des pieds, hypersensibilité auditive.
• Moteurs : raideurs, contractures, tremblements, atteinte myofasciale.
• Végétatifs : transpiration excessive, vertiges, palpitations, sécheresse des muqueuses.
• Cognitifs : déficits de l’attention, troubles de la mémoire.
• Affectifs : anxiété ou troubles de l’humeur.

Diagnostic de la fibromyalgie

Son diagnostic est principalement clinique. L'ACR (American College of Rheumatology) a établi des critères diagnostiques pour la classification de la fibromyalgie :

• Antécédents de douleur diffuse durant plus de trois mois.
• Douleur continue des deux côtés du corps, au-dessus et en dessous de la taille.
• Douleur au niveau du cou, du dos, de la région lombaire ou de la partie antérieure du thorax.
• La douleur doit survenir en au moins 11 des 18 points symétriques suivants : occipital, cervical inférieur, trapèze, sus-épineux, deuxième espace intercostal à la jonction costochondrale, épicondyle, fessier, grand trochanter et genou.

Le diagnostic différentiel doit être établi avec d'autres maladies neuromusculaires, auto-immunes, endocriniennes ou malignes.
La fibromyalgie est considérée comme une maladie chronique, dont la progression dépend du degré d'atteinte du patient et qui a un impact significatif sur divers aspects de la vie : qualité de vie, travail, famille, etc.

Traitement de la fibromyalgie

La sensibilisation des patients à la maladie, le traitement pharmacologique, l'exercice physique quotidien et, si nécessaire, un suivi psychologique constituent les principaux piliers de la prise en charge des patients atteints de fibromyalgie.

a) Traitement pharmacologique :
L’utilisation de médicaments contre la fibromyalgie vise à améliorer les symptômes, et non à guérir la maladie. Il n’existe actuellement aucun traitement approuvé par la FDA pour la fibromyalgie. Les plus couramment utilisés sont les suivants :

• Antalgiques et anti-inflammatoires non stéroïdiens : Leur efficacité dans le traitement de la fibromyalgie n’est pas prouvée, à l’exception du tramadol, dont l’efficacité est faible.
• Myorelaxants : La cyclobenzaprine à faible dose s’est avérée efficace pour améliorer la douleur et la qualité du sommeil.
• Antidépresseurs tricycliques : L’amitriptyline et la nortriptyline ne présentent aucune différence, mais elles sont toutes deux utiles à court terme (amélioration clinique de 30 %) pour améliorer la douleur et la qualité du sommeil (amélioration modérée) et la fatigue (amélioration légère).
• Les inhibiteurs sélectifs de la recapture de la sérotonine, comme la fluoxétine, améliorent les symptômes dépressifs, mais sont peu efficaces contre la douleur si elle n’est pas accompagnée de symptômes dépressifs.

b) Traitement psychologique
L'objectif principal du traitement psychologique de la fibromyalgie est de contrôler les symptômes émotionnels (dépression et anxiété), cognitifs, comportementaux et sociaux qui aggravent les symptômes sous-jacents des patients atteints de fibromyalgie.
Le traitement qui s'est avéré le plus efficace pour contrôler la douleur chronique, la douleur inflammatoire et la fibromyalgie est la thérapie cognitivo-comportementale, qui améliore les principaux symptômes (douleur, fatigue et humeur). Les techniques de relaxation et de biofeedback se sont également révélées utiles.

c) Exercice physique
De nombreuses études confirment que toute activité physique, ou son intensification, produit des effets significatifs sur le soulagement de la douleur chez les patients atteints de fibromyalgie, en particulier chez ceux présentant des niveaux élevés de douleur et d'invalidité.

Quelles recommandations pouvons-nous tirer de la littérature médicale pour atténuer les symptômes de la fibromyalgie grâce à l'exercice physique ?

• Douleur : Activité physique régulière avec augmentation progressive des charges, par séances de 45 à 60 minutes, deux ou trois fois par semaine : musculation, aérobic, aquagym, danse ou tai-chi.
• Qualité du sommeil : Il est recommandé d’associer des exercices d’aérobic ou de musculation à des exercices de relaxation, par séances de 60 minutes, deux jours par semaine, comme le tai-chi.
• Dépression, anxiété et déprime : Exercices réguliers d’aérobic et de souplesse, par séances de 45 à 60 minutes.
• Qualité de vie : Entraînement aérobic et activités impliquant une mobilisation dynamique de tout le corps, par séances de 60 minutes, trois fois par semaine, comme la danse ou le tai-chi.

Suppléments

Ces dernières années, de nombreux articles scientifiques ont évoqué l'utilisation de compléments alimentaires pour soulager les symptômes de la fibromyalgie. Ces compléments, comme la vitamine D (à des doses permettant de maintenir un taux de vitamine D supérieur à 50 ng/ml) ou la coenzyme Q10 (apport recommandé de 300 mg/jour), semblent agir sur le métabolisme énergétique et produire un effet antioxydant.

Il semble que l'utilisation de ces compléments puisse soulager la douleur et améliorer la qualité de vie. Certaines études établissent un lien entre de faibles taux de manganèse et de zinc et une aggravation de l'anxiété et de la dépression chez les patients atteints de fibromyalgie ; il est donc recommandé de surveiller ces taux.

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