Maladie de Pellegrini-Stieda : Définition, Clinique et Traitement
- 21/10/2025
Qu’est‑ce que la maladie de Pellegrini–Stieda ?
La maladie de Pellegrini–Stieda se caractérise par la ossification ou la calcification post‑traumatique du ligament collatéral médial (LCM) du genou, habituellement à son insertion fémorale. Sur les radiographies on observe une image linéaire ou curviligne adjacente au condyle fémoral médial. Lorsque cette découverte est associée à une douleur, une raideur ou une limitation fonctionnelle, on l’appelle syndrome de Pellegrini–Stieda (Contreras, 2003).
Quelle est la cause de la maladie de Pellegrini–Stieda ?
La cause la plus fréquente est un traumatisme en valgus du genou, avec lésion partielle ou totale du LCM, qui déclenche inflammation, fibrose et ensuite ossification dystrophique. Il existe aussi des cas sans traumatisme évident, liés à des microtraumatismes ou à une dégénérescence tissulaire (Mabrouk & Sherman, 2025 ; Restrepo & Molina, 2016). Gokcen et al. (2015) décrivent une variante de calcification intraligamentaire dystrophique, sans rupture ligamentaire, qui peut radiologiquement simuler cette entité.
Quels symptômes provoque la maladie de Pellegrini–Stieda ?
- Douleur médiale du genou, localisée sur le trajet du LCM.
- Raideur articulaire et limitation de l’amplitude de mouvement.
- Sensibilité à la palpation.
- Parfois, elle peut être asymptomatique et diagnostiquée de façon fortuite (Paredes & Sáiz, 2011 ; Santos et al., 2012).
Comment sont classées les lésions de Pellegrini–Stieda (quels types existent) ?
Cette classification décrit la morphologie de l’ossification observée sur la radiographie :
- Type I : ossification en forme de pic avec orientation inférieure, adhérente au fémur.
- Type II : ossification en forme de goutte avec orientation inférieure, parallèle au fémur.
- Type III : ossification allongée avec orientation supérieure, parallèle au fémur.
- Type IV : ossification en forme de pic avec orientation supérieure et inférieure, adhérente au fémur (plus complexe).
Implications cliniques : les grades ne correspondent pas toujours directement à la sévérité symptomatique mais servent à décrire la morphologie radiographique et à planifier les interventions.

Deux exemples de maladie de Pellegrini‑Stieda.
Comment diagnostique‑t‑on la maladie de Pellegrini–Stieda ?
- Radiographie : montre une calcification curviligne ou linéaire adjacente au condyle fémoral médial (Panadero et al., 2012).
- IRM : utile pour différencier les lésions aiguës ou chroniques et évaluer l’étendue de l’atteinte ligamentaire (Restrepo & Molina, 2016).
- Échographie : permet de visualiser la calcification et de guider les procédures thérapeutiques percutanées, comme le barbotage (Panadero et al., 2012 ; Rizky et al., 2023).
Quel est le traitement initial de la maladie de Pellegrini–Stieda ?
- Anti‑inflammatoires non stéroïdiens (AINS).
- Physiothérapie avec exercices d’amplitude articulaire et renforcement.
- Repos relatif et adaptation de l’activité.
- Dans certains cas, infiltrations locales de corticostéroïdes (Contreras, 2003).
La majorité s’améliore en 4 – 6 mois avec traitement conservateur (Santos et al., 2012).
Qu’est‑ce que le barbotage échoguidé et comment agit‑il ?
Le barbotage ou lavage percutané échoguidé est une procédure minimalement invasive qui consiste à introduire une aiguille sous contrôle échographique pour fragmenter et aspirer la calcification. Données actuelles :
- Mabrouk & Sherman, 2025 : Lavage percutané échoguidé complété par injection de PRP comme option prometteuse chez les patients ne répondant pas au traitement conservateur.
- Rizky et al., 2023 : Cas traité avec succès par lavage percutané échoguidé, avec amélioration significative de la douleur et de la mobilité en quelques semaines. Conclusion : le barbotage est efficace et peu invasif pour les calcifications bien délimitées.
Quand la chirurgie est‑elle indiquée dans la maladie de Pellegrini–Stieda ?
La résection chirurgicale du foyer ossifié est réservée pour :
- Douleur persistante et invalidante.
- Échec de la prise en charge conservatrice et du barbotage.
- Compression des structures adjacentes ou limitation mécanique sévère.
Il est recommandé d’éviter les résections précoces avant 6 – 12 mois afin de diminuer le risque de récidive (Theivendran et al., 2009).
Quel est le pronostic de la maladie de Pellegrini–Stieda ?
Le pronostic général est bon. La majorité des cas répondent au traitement conservateur. Les procédures percutanées échoguidées, comme le barbotage, peuvent offrir un soulagement rapide et éviter la chirurgie dans les cas réfractaires (Mabrouk & Sherman, 2025 ; Rizky et al., 2023). Les résultats chirurgicaux sont satisfaisants si le patient est bien sélectionné (Theivendran et al., 2009).
Recommandations cliniques :
- Commencer un traitement conservateur.
- Utiliser l’échographie pour le diagnostic et planifier les interventions.
- Envisager le barbotage échoguidé ± PRP dans les cas persistants avec calcification localisée.
- Réserver la chirurgie aux cas chroniques qui ne s’améliorent pas avec des méthodes moins invasives.
- Enregistrer l’évolution clinique et radiologique pour évaluer la résolution ou la récidive.
Références bibliographiques
- Contreras MA. Maladie de Pellegrini–Stieda. Rev Esp Enferm Metab Oseas. 2003;12:57–58. Disponible sur : link
- Gokcen N, Kelle B, Kozanoglu E. Intraligamentous Calcification of the Medial Collateral Ligament Mimicking Pellegrini–Stieda Syndrome in a Lower‑Extremity Amputee. Turk J Phys Med Rehab. 2015;61:70–72. Disponible sur : link
- Mabrouk A, Sherman AL. Maladie de Pellegrini–Stieda. StatPearls [Internet]. Treasure Island (FL) : StatPearls Publishing ; 2025 Jan. PMID : 30570968.
- Panadero F, et al. Syndrome de Pellegrini–Stieda. Rev Dig de Ecografía Clínica. Sociedad Española de Ecografía. 2012;3(1):19–20. Disponible sur : link
- Paredes F, Sáiz S. Maladie de Pellegrini–Stieda. FM. 2011;10(6):347–348.
- Restrepo J, Molina M. Syndrome de Pellegrini–Stieda : au‑delà d’un signe radiologique. Rev Colomb Reumatol. 2016;23(3):210–212. Disponible sur : link
- Rizky DA, Lee K, Sulaeman WS, Butarbutar JCP, Suginawan ET. Lavage percutané guidé par échographie comme traitement du syndrome de Pellegrini–Stieda avec suspicion du même pathomécanisme que le syndrome de la coiffe des rotateurs : rapport de cas. J Orthop Case Rep. 2023;13(7):27–32. doi :10.13107/jocr.2023.v13.i07.3742. PMID : 37521393.
- Santos J, Ramos L, García D, Bermúdez C. Syndrome de Pellegrini–Stieda comme cause de gonalgie. Semergen. 2012;38. Disponible sur : link
- Theivendran K, Lever E, Hart W. Good result after surgical treatment of Pellegrini–Stieda syndrome. Knee Surg Sports Traumatol Arthrosc. 2009;17:1231–1233. DOI : 10.1007/s00167‑009‑0725‑0
Prendre rendez‑vous avec le Dr Jordi Jiménez. Il vous recevra au centre de Palma de Majorque et vous aidera à retrouver votre qualité de vie.