
Maladie de Scheuermann
- 28/07/2025
Qu'est-ce que la maladie de Scheuermann ?
La maladie de Scheuermann est une affection de la colonne vertébrale, provoquant une hypercyphose thoracolombaire ou dorsale (courbure antérieure excessive de la colonne vertébrale) qui se manifeste souvent à l'adolescence. Bien qu'elle puisse être source d'inquiétude, notamment en raison de son impact esthétique et des douleurs associées, une compréhension claire de ses causes, de ses symptômes et de ses traitements est essentielle pour une prise en charge efficace.
Quelles sont les causes de la maladie de Scheuermann ?
L'étiologie exacte de la maladie de Scheuermann est inconnue, mais elle est considérée comme multifactorielle. Les recherches les plus récentes suggèrent une combinaison de facteurs génétiques et mécaniques :
- Prédisposition génétique : Des données suggèrent une composante familiale, suggérant une composante héréditaire, possiblement avec un mode autosomique dominant. Une concordance élevée a été observée chez des jumeaux monozygotes.
- Facteurs biomécaniques : Des contraintes mécaniques excessives sur la colonne vertébrale pendant la croissance joueraient un rôle. Cela inclut :
- Activité physique intense : Cette affection est plus fréquente chez les athlètes de haut niveau qui soumettent leur dos à des contraintes répétitives et à des charges lourdes.
- Obésité : Le surpoids peut augmenter la pression sur la colonne vertébrale en développement.
- Microtraumatismes répétitifs : De petites blessures ou une contrainte constante sur les plateaux vertébraux pendant la croissance peuvent contribuer au coincement.
Quels sont les symptômes de la maladie de Scheuermann ?
Les symptômes de la maladie de Scheuermann apparaissent généralement entre 10 et 16 ans, pendant une période de croissance rapide. Les plus courants sont :
- Hypercyphose thoracique (dos arrondi) : C’est le signe le plus visible, bien que son intensité puisse varier. La principale caractéristique est que cette courbure est rigide et ne se corrige pas complètement lors d’une tentative de redressement.
- Douleurs dorsales ou thoracolombaires : Environ la moitié des patients ressentent une douleur, généralement localisée à la zone de la déformation (thoracique ou thoracolombaire). Cette douleur a tendance à s'aggraver avec l'activité physique et à s'améliorer au repos.
- Fatigue musculaire : Les muscles du dos peuvent se fatiguer plus facilement en raison de l'effort supplémentaire requis pour maintenir une posture.
- Raideur : Limitation des mouvements rachidiens, notamment en extension.
Comment diagnostique-t-on la maladie de Scheuermann ?
Le diagnostic repose sur les symptômes cliniques (symptômes et examen physique) et principalement sur les radiographies du rachis (Figure 1). Les critères radiologiques incluent la présence de trois vertèbres contiguës ou plus avec un coin antérieur d'au moins 5 degrés, ainsi que d'autres anomalies telles que des nodules de Schmorl (hernies du disque intervertébral dans le corps vertébral). Une téléradiographie latérale du rachis, le patient étant debout, est l'examen diagnostique le plus couramment utilisé.
Figure 1
Comment traite-t-on la maladie de Scheuermann ?
Le traitement de la maladie de Scheuermann varie en fonction de la gravité de la courbure, de la présence de douleur et du degré de maturité squelettique du patient. Les publications récentes s'accordent à dire qu'une prise en charge conservatrice est la première ligne de conduite.
Traitement conservateur
L'objectif principal est de contrôler la douleur, de corriger la posture et de prévenir la progression de la cyphose. Il comprend :
- Kinésithérapie et rééducation : Exercices thérapeutiques : renforcement des muscles du dos et des abdominaux, étirements pour améliorer la souplesse et la mobilité.
- Rééducation posturale : apprentissage de bonnes habitudes posturales au quotidien.
- Thérapie manuelle : massages et mobilisations pour réduire les tensions musculaires.
- Corsets ou dispositifs orthopédiques : particulièrement chez les patients en pleine croissance présentant des courbures progressives ou plus prononcées, les corsets peuvent être utilisés pour remodeler la colonne vertébrale et prévenir l'aggravation de la cyphose. L'efficacité à long terme des corsets est encore à l'étude, mais ils sont considérés comme une option importante pendant la phase de croissance.
- Médicaments : des analgésiques et des anti-inflammatoires peuvent être prescrits pour soulager la douleur.
Quand une intervention chirurgicale est-elle nécessaire pour la maladie de Scheuermann ?
La chirurgie est réservée à des cas spécifiques où le traitement conservateur s'est avéré inefficace ou lorsque la déformation est sévère et entraîne des problèmes importants :
- Cyphose sévère : La chirurgie est envisagée pour les courbures supérieures à 70-75 degrés au niveau du rachis thoracique ou à 25-30 degrés au niveau du rachis thoracolombaire.
- Douleurs rebelles : Lorsque la douleur persiste et est intense malgré les traitements conservateurs.
- Déficit neurologique : Si la courbure affecte les nerfs ou la moelle épinière.
- Atteinte cardiorespiratoire : Dans les cas très graves où la déformation affecte la fonction pulmonaire ou cardiaque.
- Raisons esthétiques : Chez certains patients, la déformation peut être source de détresse psychologique importante.
L'intervention chirurgicale la plus courante est l'arthrodèse postérieure instrumentée, qui vise à corriger la courbure et à fusionner les vertèbres pour stabiliser la colonne vertébrale. Bien qu'efficace, la chirurgie comporte des risques. Les approches chirurgicales, qu’elles soient antérieures, postérieures ou combinées, ne semblent pas montrer de différences significatives dans la correction à court ou à long terme, mais l’approche postérieure uniquement est généralement associée à un risque plus faible de complications et de saignements.